vendredi 1 janvier 2016

Un petit tour de bicyclette

Chaque année l'application Strava et la marque Rapha organisent un défi internette, celui de parcourir à vélo 500 km minimum entre le 24 et le 31 décembre. Ils nomment ça la "Festive 500".
Pour le commun des cyclistes, pas de gloire, pas de prix, juste la satisfaction d'avoir passé ses vacances à user sa selle.
Je ne l'avais jamais fait et je n'ai pas franchement roulé cette année 2015, en enlevant le vélotaf. Donc j'ai une condition physique proche du beignet et une volonté proche de zéro.
Seulement voilà, il fait beau, il fait chaud et j'ai la perspective de passer cette période dans le Bourbonnais.
Et s'il y a un endroit où j'aime rouler, c'est bien dans le Bourbonnais. Donc je mets ma bicyclette dans le coffre et zou, on verra bien.

J'ai commencé plutôt doucement, 30 bornes, puis 50. Tranquille, je crache bien mes poumons, j'en chie, je me décrasse.






Il fait toujours beau, toujours chaud et cela devient un devoir de préparer un itinéraire puis de sortir le lendemain, faire mes 70 kilomètres. Je prends plaisir à souffrir et à retrouver ces paysages vallonnés, que j'ai appris à apprécier au fil des années. Le vélo est une autre approche du territoire, si on ne se borne pas à la performance. En quelques années j'ai découvert un nouvel endroit, un pays que je ne connaissais pas vraiment.
Les bouchures sont des environnements propices à la solitude cycliste, le paysage n'est jamais monotone et on est souvent accroché par un détail, un décor particulier qui nous sort de la méditation.
Le Bourbonnais c'est aussi le coin de René Fallet, qui vous parlera mieux que moi du vélo par dessus la bouchure.

Donc je roule, je me fais un petit programme en essayant de varier, de ne jamais passer sur la même route (autant que possible) tout en partant de Cosne d'Allier. Le moins évident reste d'innover, de trouver le bon chemin, le bon sentier qui me donnera la pêche...


La seconde partie du défi, c'est de concilier vélo et fêtes. Pas évident de faire comprendre à toute sa famille que ce qu'on veut c'est rouler, que ce n'est pas égoïste, que c'est un moment rare. Chez moi ça n'est pas très grave, ce n'est pas sacré. D'autant que mes occasions de rouler ici sont peu nombreuses.
J'aimerai bien écrire sur la sensation et les émotions que procurent le vélo au cycliste solitaire, même modeste. C'est assez unique et personnel, c'est aussi pour ça qu'on s'acharne à cet exercice masochiste. Mais je n'écrirai pas là dessus, je sais pas faire.
Sur l'exercice de la "Festive 500" je dirais que c'est une expérience qui nous décale complètement de la réalité. Alors que tout le monde bâfre en groupe, on souffre en silence.
J'aimerai recommencer l'année prochaine, avec un temps de merde s'il vous plait. Pour savoir si la motivation peut prendre le dessus sur les éléments. Cette année, c'était cadeau, 15 degrés fin décembre c'est tricher...

Au final j'ai plié les 500 kilomètres, tranquillement, sans me presser, sans me blesser, en prenant un plaisir sain, agréable et étrange. Et putain, j'en avais bien besoin...




4 commentaires:

  1. Bah tu vois quand tu veux ! Bel article, c'est vrai que ça fait un peu Un Vélo Pour des Mots, mais c'est mieux.

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  2. Bravo ! beau texte, belle écriture! J'avais tout compris mais tu l'exprimes avec sensibilité et un désir de partage qui donne envie d'être heureux,ne serait-ce que pour donner l'exemple!
    Cro

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  3. j'ai regretté de ne pas l'avoir fait cette année, effectivement les conditions étaient idéales pour rouler et s'en mettre plein la vue avec la superbe lumière qu'il y avait. Mais bon pas trop de regrets, j'ai passé ces fêtes à m'amuser sur des petites sorties gravel-cyclo cross, c'est excellent pour la peau !

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  4. mais heureusement ta prose l'a fait vivre par procuration cette festive !

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